Qu’ont en commun Kehu Butler (Surf), Billy Proctor (Rugby) et Erena Mikaere (Netball)?
C’est trois athlètes néo-zélandais s’illustrent dans leur sport, mais ce sont aussi trois athlètes qui perpétuent la tradition des tatouages Maoris, le Ta-Moko.
Légende Ta-Moko
La légende Māorie raconte l’histoire d’amour d’un jeune guerrier terrestre nommé Mataora (« Visage de la vitalité ») et d’une princesse, Niwaraka, du clan des Turehu, qui vivait dans le monde souterrain (Rarohenga).
Un jour, alors qu’ils vivaient ensemble depuis quelques temps sur la terre, Mataora devint jaloux et furieux et il frappa Niwareka. Elle s’enfuit et rejoigna le royaume de son père, sous la terre.
Rongé par la culpabilité et le chagrin, Mataora se peint le visage et brava tous les dangers pour retrouver sa bien-aimée.
Arrivé au royaume des esprits, Mataora se jeta aux pieds de son épouse en implorant son pardon. Niwaraka accepta les excuses de son époux et le présenta à son père, Uetonga. Celui-ci était en train de tatouer le visage d’une personne à l’aide d’une aiguille et non juste en peinture comme il l’avait fait pour son voyage.
Uetonga proposa alors à Mataora de lui enseigner l’art du tatouage, Tā Moko.
Il commença par le tatouer pour qu’e ce dernier’il se rende compte de la douleur et du mérite qu’il faut supporter pour porter le Moko.
Lorsque Mataora avait appris tout ce qu’il avait à apprendre, le couple est revenu sur terre pour enseigner au peuple Māori cet art venu des dieux.
Ta-Moko contemporain
Le tatouage Moko illustre un rite de passage, initialement celui qui mène vers l’âge adulte, mais il est aussi le symbole de la fierté d’appartenir à un groupe, du désir de perpétuer les coutumes ancestrales, de rendre hommage à ses ancêtres et de se connecter à sa vie spirituelle.
Benita Tahuri précise que même si pour elle ça a été un long processus que de se réapproprier sa culture, elle ose maintenant affirmer “Voilà qui je suis”. Jude Hoani dit qu’elle a l’impression que les gens la voient enfin, qu’elle n’est plus invisible.
Aussi bien les techniques ancestrales que les motifs du Ta-Moko reflètent l’aspect sacré de l’art et de la tradition. Tant l’expérience que le résultat symbolisent la connexion avec la nature et avec ses ancêtres.
Les motifs peuvent varier selon la ville d’origine, mais ils sont reconnaissables par des aplats de noirs qui se détaillent selon des courbes organiques et des volutes dans des formes qui représentent la vie de l’océan, la vie terrestre et la vie spirituelle.
Au-delà de la tradition Maori, on peut voir de nombreux athlètes arborer fièrement leurs tatouages.
Effet de mode ou expression identitaire?
Sources: